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L'exceptionnel
clavecin, fabriqué vers 1733 par François-Etienne
BLANCHET pour la belle Angélique, châtelaine
de Thoiry, assistera en spectateur et non en participant
aux "Rencontres
Musicales Autour du Clavecin de Blanchet " organisés
dans le cadre de " PRINTEMPS EN FESTES " dans les salons
du Château les 15, 16 et 17 mars 2002 pour l'inauguration
de l'exposition " l'Art
de Connoître le Clavessin ".
En
effet les spécialistes, qui, il y a 30 ans, avaient
découvert cet instrument unique au monde, avaient
demandé à Paul de LA PANOUSE de ne pas
le restaurer de peur d'altérer des éléments
porteurs des secrets de fabrication des sonorités
musicales d'origine.
Un
grand expert, en regardant le film " Paris Brûle-t-il
? ", avait remarqué dans une scène ce clavecin.
II informa ses amis spécialistes que le clavecin
qu'il avait entrevu dans le film était certainement
un "Blanchet" inconnu. Ayant appris que la scène
avait été tournée à Thoiry,
les spécialistes vinrent au château, où ils
furent enchantés par leurs découvertes
: le clavecin était bien de BLANCHET, fondateur
d'une célèbre dynastie de facteurs de clavecins.
Pièce unique, il n'avait jamais été restauré depuis
le 18 ème siècle, avait gardé sa
mécanique et ses cordes d'origine. II avait été décoré de
magnifiques singes musiciens en 1773 par HUET, (déjà des
singes à Thoiry).
Les
experts, après l'avoir étudié, demandèrent à Paul
de LA PANOUSE de ne jamais le restaurer car cela risquerait
de l'altérer comme instrument témoin de
l'art de son époque. Par contre les clavecins
modernes bénéficièrent du savoir
faire conservé à Thoiry depuis 1733, permettant
de mieux reconstituer les sonorités musicales
d'origine des oeuvres du 18 ème siècle.
Le clavecin
de Thoiry sera donc spectateur et non acteur des
concerts de musique baroque, au concert où "Les
FESTES de THALIE" offrent avec passion aux spectateurs
les interprétations d'origine des oeuvres jouées.
A Thoiry, les meubles et les objets d'art, ayant gardé leur
fonction d'embellir la vie quotidienne, aident à faire
revivre l'ambiance des fêtes musicales des siècles
passés.
Paul
et Annabelle de LA PANOUSE sont heureux car du haut de
ses portraits, leur ancêtre, la belle Angélique,
entendra la musique qu'elle interprétait sur ce
clavecin dans le salon avec ses amis.
En
1739, à 35 ans, Angélique était
veuve de deux maris. Son fils Alexandre avait attrapé une
maladie infantile. Trois de ses amis en profitèrent
pour partager la quarantaine médicale. Le soir
chacun lisait le poème d'amour qu'il avait composé le
jour pour la séduire. Cette cour d'amour fut retranscrite
dans un manuscrit intitulé: "La Quarantaine du
Coeur et de l'Esprit, chez la Veuve Bontemps, rue des
Plaisirs, place des Agréments, à Libertopolis, à l'enseigne
de la Fine Volupté". Un matin on livra le portrait
d'Angélique par La Tour, où elle est habillée
en religieuse. Le soir, ses amoureux la plaisantèrent
dans leurs poèmes. Ils la préféraient
en Vénus, déesse de l'amour, telle qu'elle
est peinte au-dessus de la cheminée. Sa forte
personnalité intégrait les diversités
de la vie. Quand elle priait, elle le faisait de toute
son âme, quand elle chassait, elle épuisait
ses chevaux et quand elle aimait... A la fin de la quarantaine
médicale et amoureuse, elle refusa de choisir
un des trois amoureux comme mari, prétextant que
l'élu ferait " cocu les deux autres " et
que, tous étant devenus amis, l'amitié valait
bien l'amour et qu'il serait mieux pour tous d'en rester
là.
Ces
divertissements musique, jeux d'esprit et théâtre,
créaient dans les châteaux une convivialité plus
interactive qu'une soirée télévisée.
Cet art de vivre culturel animera les concerts donnés
par les "Festes de Thalie" à Thoiry, sous le regard
souriant d'Angélique de Marescot les 15, 16 et
17 mars.
L'exposition "l'Art
de Connoître le Clavessin" durera jusqu'au 21 avril.
Des
conférences sur " le déclin et le renouveau
du clavecin " et des concerts réuniront de grands
interprètes français et étrangers à Thoiry
mais aussi dans divers autres monuments et sites voisins.
Les spécialistes
ouvriront le débat de savoir si 30 ans de
progrès de la science en matière de restauration
d'instruments anciens pourraient permettre une restauration-conservation
du clavecin de Blanchet à Thoiry,
qui redonnerait à ce merveilleux instrument
sa voix et les moyens de faire entendre sa musique
autrement qu'à travers ses clones modernes.
Paul,
Vicomte de LA PANOUSE
mars
2002 |