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<<< La viole de gambe en Italie de 1580 à 1700 - Collection Orpheon à Rambouillet (2004) >>>

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Alfonso Ferrabosco : Pavane (Orpheon Consort)

Consort-music for Christmas

Presque tous les instruments de cette salle sont d’une importance capitale, tant pour les luthiers que pour les instrumentistes. Etant donné qu’il n’existe presque pas de violes Renaissance dans les collections privées, et qu’aucun de ces instruments existant dans les musées ne sont en état de jeu, la connaissance habituelle de ces instruments est forcément fondée sur des prétendues copies. L’écoute des instruments ici rassemblés permettra de lever tous les doutes relatifs à leurs très grandes qualités de puissance et de sonorité et fera connaître la viole de gambe italienne de la Renaissance et des débuts du Baroque sous un nouveau jour.

 

Basse de viole de Ventura Linarolo, Venise, 1585

Basse de viole de Giovanni Paolo Maggini, Brecia, vers 1600

Basse de viole de Giovanni Battista Grancino, Milano, 1697

Basse de viole de Claude Boivin, Paris, vers 1740 Violone Collection Orpheon

Basse de viole de Ventura Linarolo, Venise, 1585 Dessus de viole de gambe ou viola da braccio, Veneto ou Brescia Peinture d'après Paolo Veronese, Venise, 16ème siècle Dessus de viole (viola da braccio), de provenance inconnue (italie- 16ème s)

Basse de viole de Ventura Linarolo, Venise, 1585
Dendrochronologie: cernes de 1352 à 1564
Cet instrument superbe et extrêmement rare, construit à Venise à l’apogée des prouesses musicales de sa République – période brillante, qui léga à la postérité les Gabrielis, Merulo, Castello, Monteverdi,et beaucoup d’autres,- porte avec lui le témoignage le plus parfait de l’accomplissement de l’Art des Luthiers vénitiens.
Sachant que cette viole étonnante fut indubitablement au service d’un palais ou d’une église de Venise, et sachant que ces musiciens fabuleux que furent les Gabrielis, Merulo, Castello, Monteverdi offrirent leurs services pendant plusieurs décennies dans cette cité, on peut facilement en déduire que cette viole a nécessairement été jouée une ou plusieurs fois en présence ou sous la direction de ces grands maîtres. C’est un privilège pour nous que de pouvoir aujourd’hui placer cet instrument entre les mains de mes collègues et élèves pour répéter et jouer comme jadis en concert les œuvres de Gabrieli, Merulo, Monteverdi, continuant ainsi à faire vivre cette tradition.

Basse de viole de Giovanni Paolo Maggini, Brecia, vers 1600
Dendrochronologie impossible à cause de 4 languettes de bois sur le dessus de la table, mais néanmoins l’opinion de Charles Beare, Londres, confirme cette attribution.
Cette basse de viole est un instrument de proportions extraordinaires, ce qui lui confère une présence majestueuse. Les violes en forme de violon étaient courantes non seulement en Italie mais dans toute l’Europe. Dans son "Division-Violist" de 1659, Christopher Simpson, peut-être le plus grand pédagogue de l’histoire de la viole, recommande les violes de cette forme parce qu’elles sonnent « de façon aussi pétillante qu’un violon », ce qui en fait des instruments particulièrement adaptés pour le jeu en soliste. Bien que le dos de cette viole soit plat, beaucoup de modèles possédaient un dos bombé, comme les violes de Grancino, Boivin et Tielke, également présentés dans cette exposition.
Basse de viole de Giovanni Battista Grancino, Milano, 1697
Un des instruments les plus convoités de cette collection, il pourrait avoir été aussi bien un violoncelle qu’une viole. Plusieurs raisons laissent penser que ce fut à l’origine plutôt une viole. Tout d’abord il manquait la tête d’origine, qui pourrait avoir eu cinq ou six trous, obligeant à la remplacer quand l’instrument fut restauré en tant que violoncelle. Ensuite la table a été agrandie. Elle mesurait à l‘origine seulement 72cm. La restauration effectuée par Meinl en Allemagne en 1850, est tellement parfaite, que seul un examen très minutieux peut révéler l’endroit où du bois fut ajouté. Quoi qu’il en soit, c’est clairement visible sur le dos . Enfin, les ouies en f sont très écartées, particulièrement si on pense au plus petites dimensions de la table. C’est pourquoi j’ai choisi de la faire restaurer sous forme de viole de gambe.
Stradivarius a construit au moins six modèles différents de basses de viole, tous basés sur des formes de violoncelle, ce qui implique que les tables étaient identiques, et que seul changeait le nombre de cordes. Certaines de ces violes avaient un dos plat d’autres un dos bombé. Il a aussi construit deux modèles différents de dessus de violes. La restauration de la viole Grancino a utilisé les formes des violes de Stradivarius trouvées au musée de Cremone.

Basse de viole de Claude Boivin, Paris, vers 1740
En forme de violoncelle mais avec des épaules tombantes, un dos courbe.
Autres luthiers parisiens qui ont construit des instruments similaires: Ouvrard, Salomon, Castagneri
Contrebasse de viole de gambe, Venise ou Veneto, 17ème siècle.
C’est l’un des nombreux instruments baroques communément appelés "violone".Membre de la famille des violes de gambe, accordé une octave plus bas que la basse de viole.
Notez la profondeur des éclisses.
Il y a d’autres types de violones dans l’exposition :
• La grande basse de viole à 6 cordes accordée une octave plus bas que la viole ténor (salle 1 mais utilisée en ce moment).
Double basse de Eberle – un très grand instrument, 4 cordes, accord standard d’aujourd’hui. : Sol, ré, la, mi
Basse viennoise à 5 cordes de Johann Georg Thir, Vienne, 1750

Dessus de viole de gambe ou viola da braccio, Veneto ou Brescia
Très probablement du 16ème siècle (Acquisition récente - dendrochronologie à faire)
Dessus de viole (viola da braccio), de provenance inconnue
Probablement du 16ème siècle (Dendrochronologie non faite à ce jour)
Un instrument de cette forme est représenté sur une gravure sur bois, dans le Treatise, Regola Rubertina de Silvestro Ganassi, 1542-43.
Peinture d’après Paolo Veronese, Venise, 16ème siècle
Notez l’état de concentration des musiciens, complètement habités par la musique. Esthétique typique de la Renaissance, reflet de l’effet doux et apaisant de la musique sur l’âme humaine.
Les instruments de cette salle sont particulièrement adaptés à cette manière de jouer la musique.

« N’est-il pas étrange que des boyaux de mouton puissent extraire l’âme du corps humain ? » William Shakespeare (Much ado about nothing)

Basse de viole de Giovanni Paolo Maggini, Brecia, vers 1600 Contrebasse de viole de gambe, Venise ou Veneto, 17ème siècle. Dessus de viole de gambe ou viola da braccio, Veneto ou Brescia Basse de viole de Ventura Linarolo, Venise, 1585 Basse de viole de Giovanni Battista Grancino, Milano, 1697 Basse de viole de Claude Boivin, Paris, vers 1740
Les Festes de Thalie : 19, rue de l'Eglise - F- 78 770 Thoiry -+33 1 34 87 48 37 - e-mail