On rencontre fréquemment l'abréviation b.c.
qu'il faut traduire par basse continue et non
par basse chiffrée, le chiffrage n'ayant pas un caractère
de nécessité.

A partir
de la fin du 16ème siècle, époque où la
monodie accompagnée triomphe de la polyphonie, on prend
l'habitude de simplifier la notation des accompagnements continus
de clavier en n'écrivant que la basse : le soin de compléter
l'harmonie revient à l'interprète qui "réalisera" la basse
continue.
L'inconvénient
de cette méthode est d'exagérer l'initiative de l'interprète;
aussi s'avisa-t-on, en Italie d'abord, puis bientôt dans
toute l'Europe, d'indiquer par une série de chiffres placés
sous la partie de basse les accords auxquels cette basse doit servir
de fondement. Le rôle de l'accompagnateur était encore
fort délicat, car on lui demandait d'improviser les parties
intermédiaires et les ornements adaptés au caractère
de l'œuvre, et souvent d'utiliser, en imitation, les motifs
de la mélodie.
Le principe du chiffrage est le suivant (selon la
méthode la plus répandue) :
- L'accord parfait sans altération (dièse, bémol,
ou bécarre) ne se chiffre pas.
- Chaque chiffre indique l'intervalle que forme une note de l'accord
avec la basse (3 = tierce, 4 = quarte, etc.). Pour simplifier la
notation, on ne chiffre pas les notes complémentaires.
En fait, les conventions de chiffrage ont différé selon
les époques et les écoles, compliquant encore
le travail des "réalisateurs" d’aujourd’hui. "Beaucoup d'auteurs chiffrent d'une manière
fort défectueuse", écrivait en
1754 J.-L. de Béthizy, ardent propagateur des idées
de Rameau.
Pendant tout le 17ème siècle et la plus grande partie
du 18ème, une basse chiffrée accompagnait non seulement
les récitatifs et les airs, mais aussi les grands ensembles
vocaux et instrumentaux. Elle était destinée à des
instruments à clavier (orgue, clavecin), rarement au luth, qui avait sa notation
propre), la basse elle-même devant être doublée,
généralement par une viole de gambe ou un violoncelle.
D’après « La
Musique » - histoire et dictionnaire discographique – Roland
de Candé –Seuil
Il arrive qu'une même séquence harmonique se répète tout le long d'une pièce (par exemple dans la Sonnerie de Ste Geneviève du Mont , dans les Folies d'Espagne (Folia) ou dans de nombreuses chaconnes) : on parle alors de basse obstinée, ou ostinato.